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Innov-Agri, c’est parti !

Les équipes de Soufflet agriculture (ici, Martial Bouedo, chef marché semences) ont accueilli sur leur stand la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, lors de l'inauguration d'Innov-Agri, mardi 2 septembre, à Outarville (Loiret).

Le salon de plein champ a ouvert ses portes, mardi 2 septembre, à Outarville (Loiret). Cette 32e édition, inaugurée par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, fait la part belle à l’innovation pour une agriculture plus durable. Les coopératives et négoces présents en ont profité pour valoriser leurs programmes autour de l’agriculture régénératrice.

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Ça y est, Innov-Agri est de retour à Outarville, dans le Loiret. Malgré une météo capricieuse, les quelque 60 000 visiteurs, attendus sur l’ensemble des trois jours, ont pu partir, dès ce matin, à la rencontre des 215 exposants présents (238 marques) et découvrir les centaines de machines exposées.

215 exposants vont accueillir 60 000 visiteurs pendant trois jours. (© M. HILARY)

« Produire davantage et autrement » grâce à l’innovation

Pour cette 32e édition, la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, a fait le déplacement. Elle a salué le rôle des agriculteurs, « ces entrepreneurs du vivant », et leur rôle clé dans le développement de l’innovation pour faire face aux « défis immenses de notre siècle : changement climatique, protection de la biodiversité, rareté de la ressource en eau, gestion des risques sanitaires et réduction de l’usage des intrants chimiques ».

« L’innovation et la technologie sont une chance pour que se marient deux impératifs : produire davantage pour solder notre dette alimentaire, et produire autrement pour solder notre dette climatique et environnementale », a souligné la ministre. Elle a également rappelé l’importance de France 2030, et de ses 400 M€, pour soutenir les entreprises qui développent des solutions innovantes.

L’acétamipride dans les discussions

Ce déplacement a aussi été l’occasion de souligner le rôle des femmes dans l’agriculture, notamment pour le renouvellement des générations. « Sans les femmes, nous n’arriverons pas à relever ce défi », a affirmé la ministre. Elle souhaite encourager l’accès aux responsabilités pour les femmes, qu’elles soient cheffes d’exploitation, d’entreprises ou salariées agricoles.

Lors de sa déambulation dans les stands du salon, la ministre a rencontré les représentants de Tereos, Cristal Union et Soufflet. L’occasion pour les coopératives sucrières et le négoce de présenter leurs activités respectives et de renouveler la nécessité du soutien de l’État. Le sujet de l’acétamipride et de la censure de l’article 2 de la loi Duplomb, promulguée le 12 août dernier, a d’ailleurs été abordé. La ministre a assuré que l’État travaillera sur ces questions dans les prochaines semaines.

Les représentants de Tereos n'ont pas manqué de rappeler à la ministre les difficultés rencontrées par la filière betteravière. (© M. HILARY)

L’agronomie, levier contre le changement climatique

Si Innov-Agri, événement du groupe NGPA, est bien sûr un carrefour incontournable en matière de machinisme et d’innovation, c’est aussi un rendez-vous clé pour penser l’agriculture de demain.

C’est ainsi que Yara a présenté ses solutions pour réduire l’empreinte carbone des engrais azotés, les deux postes les plus émetteurs sur la partie production étant la fabrication d’ammoniac et d’acide nitrique. L’entreprise a notamment mis au point un système d’abattement catalytique qui consiste à capter les émissions de protoxyde d’azote émises lors de la production d’acide nitrique.

Clémence Sergent (à g.), cheffe de marché grandes cultures chez Yara France, a détaillé les solutions de l'entreprise pour réduire l'empreinte carbone des engrais azotés. (© M. HILARY)

« Sur le site d’Ambès (Gironde), qui produit de l’ammonitrate 33,5, les derniers investissements réalisés pour améliorer cette technologie nous ont permis de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 50 000 t équivalent CO2 par an », a précisé Clémence Sergent, directrice produits chez Yara France. L’ajout d’un catalyseur qui capte la chaleur pour la transformer en électricité a permis de rendre l’usine autonome à 80 %. En ce qui concerne l’ammoniac, Yara teste un dispositif pilote dans une de ses usines en Norvège, qui consiste à capter l’hydrogène de l’eau via électrolyse, pour le coupler ensuite à l’azote de l’air.

De leur côté, Axa Climate et Icosystème ont tenu à rappeler l’importance de « l’agronomie comme réponse clé face au défi climatique ».

Vincent Marchal (à g.), directeur de la transition agricole chez Axa Climate, et Matthieu Archambeaud, président d'Icosystème. (© M. HILARY)

L’agriculture régénératrice, fer de lance des coops et négoces

Les coopératives et négoces agricoles, aussi, s’emparent de la question environnementale via le déploiement de projets en agriculture régénératrice.

C’est ainsi que Cristal Union a profité de l’évènement pour présenter, aux côtés d’Icosysteme, les résultats technico-économiques d’un réseau de fermes pilotes en agriculture régénératrice. Divers essais sur le travail du sol ont été menés entre 2022 et 2024 dans plusieurs fermes pour limiter la battante et l’érosion afin d’améliorer l’infiltrabilité de l’eau, via l’utilisation de strip-till. Si réduire le travail du sol donne de bons résultats, « il faut veiller à ne pas trop le réduire pour éviter les problématiques de salissement », note Quentin Tilloy, responsable du département agronomie chez Cristal Union. Pour compenser cette prise de risque, le responsable a rappelé la mise en place de prime en agriculture régénératrice destinée aux agriculteurs qui changent leurs pratiques.

Quentin Tilloy, responsable du département agronomie chez Cristal Union, a présenté les résultats économiques d'un réseau de fermes pilotes en agriculture régénératrice. (© M. HILARY)

Mercredi, ce sera au tour de Soufflet agriculture de partager ses connaissances sur la « fertilisation en agriculture régénératrice » avec Icosystème. Jeudi, Tereos s’associera à ce même spécialiste de l’agroécologie et à l’association Pour une agriculture du vivant (PADV) pour échanger sur l’indice de régénération des sols.

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